David Bordeix

Portrait de David Bordeix

« Mille boulots, mille misères ! »,

« Mille boulots, mille misères ! », répétait toujours l’arrière-grand-mère de David Bordeix. Il y avait là, sans doute, beaucoup de sagesse dans ses propos mais cela n’a pas empêché le jeune homme de quitter son village du Nord de la France pour vivre sa vie.

Il part cueillir les fraises au Danemark et, d’une région à l’autre, ramasse les abricots, travaille la vigne et fait du maraîchage bio. Il engrange les expériences, toujours curieux d’apprendre.

Il ne le sait pas encore, mais ces années de pratiques agricoles vont lui permettre de valider, plus tard, son diplôme de moniteur d’atelier et d’être aujourd’hui en poste aux Plomarc’h.

Le goût des autres

Mais avant cela, le déclic : « A 23 ans, je suis parti faire un service volontaire européen (SVE), dans le nord ouest de l’Espagne. Il s’agissait de retaper un village, un peu comme celui des Plomarc’h. Les horizons variés de mes compagnons, venus du monde entier, m’ont souvent touché. Après plusieurs mois, mon « ancienneté » sur place m’a donné un rôle d’accompagnateur auprès des nouveaux arrivants. L’accueil de l’autre, les échanges culturels, les réflexions sur la réalité du monde rural et comment valoriser un site ont quelque peu « officialisé » mon envie de travailler en équipe. D’un coup, j’ai grandi. De retour en France, j’ai poursuivi mon but ».

Les Plomarc’h, terrain d’exercice

La Bretagne l’attire pour sa diversité agricole. David suit un cursus d’encadrant au sein de l’Institut de formation au travail éducatif et social (ITES) à Brest puis il est embauché par l’Ulamir centre social du Goyen. Il encadre l’atelier d’insertion « Les jardins de la baie » à la ferme des Plomarc’h depuis neuf ans.

« Quatre matins par semaine, je suis sur le terrain avec les bénéficiaires, le reste du temps, je monte des projets avec le centre social. Je prends connaissance d’histoires et de quotidiens parfois difficiles. Heureusement, il y a les moments de loisirs ! Et là, je me déconnecte du boulot, je vais surfer ! J’évacue la charge émotionnelle emmagasinée. C’est ma soupape ! ».

Depuis quatre ans, l’Ulamir centre social du Goyen accueille des SVE. « J’encourage les jeunes à s’engager ! C’est très formateur. Pour moi, c’est comme si la boucle était bouclée ! ».