La maison de Maître de l’île Tristan

La maison de Maître de l'île Tristan a fait l'objet d'importants travaux de rénovation entre 2015 et 2019.

L’île Tristan est un élément originel et pittoresque de Douarnenez («la terre de l’île»). Sa dimension historique est centrale dans la vie de la Cornouaille bretonne. Propriété du Conservatoire du littoral, entretenue par la Ville de Douarnenez, l’île Tristan propose un patrimoine insoupçonnable depuis le continent. Elle se composed’une mosaïque d’espaces naturels, tantôt jardinés, comme le verger, tantôt vierges (landes).

C’est l’un des plus anciens sites classés en France, au titre de la loi du 2 mai 1930 sur les monuments naturels et pittoresques.

Plusieurs de ses bâtiments nécessitent des travaux, la maison de Maître étant le chantier le plus urgent, compte tenu des importants désordres. C’est un bâtiment datant du XIXe siècle, qui a été modifié en 1911 par l’architecte de renom M. Bigot, pour servir de lieu de villégiature à la famille du poète académicien Jean Richepin.

 

Après 15 mois de travaux, nous retrouvons une maison de Maître quasi identique à celle que la famille Richepin habitait au siècle dernier. Démarrés en octobre 2015, les travaux ont mis le bâtiment hors d’eau, hors d’air et lui ont redonné son éclat. Cette première phase de travaux a coûté 410 000 euros dont 72 500 euros ont été financés par les dons.

Travaux maison de maître

Une des étapes les plus spectaculaires a été la mise à nu des façades, laissant les pierres apparentes… et les défauts du bâtiment aussi. « Autrefois, l’enduit était un signe de richesse, précise Thierry Chauvin, responsable du service environnement de la Ville. Nous devons respecter ce choix car le projet est de reproduire le bâtiment à l’identique. De plus, l’enduit de chaux est un gage de meilleure étanchéité ».

Le bow-window

Le bow-window donnant sur le chenal de Tréboul a été complètement démoli avant d’être remis sur pied selon les mêmes principes de construction, avec une ossature en béton.

Les rideaux-rouges n’ont pu être conservés, mais une entreprise mécène douarneniste a drapé de nouveau les fenêtres de cette avancée qui donne tant de cachet au bâtiment.

La toiture

Travaux maison de maître

Sur la toiture de la bâtisse, des ardoises neuves sont taillées sur place une à une et posées dans des conditions parfois acrobatiques, avec une inclinaison quasi-verticale côté pavillon d’angle. Un chantier d’exception, que la météo capricieuse ne facilite pas. Oxydée par les embruns, la zinguerie est elle aussi entièrement remplacée. Les huisseries et fenêtres constitueront la dernière étape. « Elles sont bien plus détériorées que prévu. Nous devons les faire refaire sur mesure, au plus près de l’existant. La seule différence est l’apposition d’un double vitrage au lieu du simple ».

La charpente

La charpente fut la mauvaise surprise du chantier. Il était prévu de ne la restaurer que partiellement, mais l’état de dégradation avancé des pieds de poutres (arbalétriers) a nécessité leur réfection totale.

Retour aux années folles, l'aménagement intérieur

L’étape suivante est de rendre la maison de Maître accessible au public et d’y proposer des animations à vocation culturelle. Ainsi, la 2e phase de travaux portera essentiellement sur les réaménagements intérieurs du rez-de-quai. Là encore, prévaudra l’idée de rénover la maison de Maître « dans son jus initial » en récréant une ambiance année 20, imprégnée par la personnalité de Cora Laparcerie. Cette grande artiste, icône du théâtre parisien des années folles, a donné sa pâte à la maison de Maître lorsqu’elle est devenue propriétaire de l’île avec son époux Jacques Richepin. Ses choix d’aménagement seront scrupuleusement respectés. Des lambris au parquet, des carrelages aux cheminées, sans oublier les fameux rideaux rouges du bow-window. La décoration pourra mettre en scène quelques pièces majeures de la collection que Pierre Cassou a légué à la Ville en 2012, entièrement dédiée à Cora Laparcerie.