Michel le Nobletz 1

Les vitraux de Saint-Herlé : toute une histoire

L’église de Saint-Herlé, classée Monument historique, fait la fierté du quartier de Ploaré.

De style gothique, l’édifice a été érigé aux XVIe et XVIIe siècles. Sa tour Renaissance, culminant à 55 mètres, est l’une des plus hautes de Cornouaille. C’est dire l’importance de cette église à l’époque.

Pour reconnaître le style d’une église, rendez-vous à cette page.

Pour rappel, voici le schéma d’une église gothique :

Penchons-nous sur les vitraux de Saint-Herlé, qui évoquent notamment Michel de Nobletz (1577-1652), le fougueux prédicateur qui resta 22 ans à Douarnenez pour évangéliser le peuple de pécheurs.

Les baies sont de taille imposante, due à la hauteur de voûte de l’église. Les scènes qui y sont représentées sont particulièrement lisibles et détaillées. Rappelons que les vitraux avaient au départ une fonction pédagogique autant qu’esthétique.

Deux épisodes de la vie de Michel Le Nobletz

L'arrivée à Ploaré de Michel le Nobletz © Ateliers Lavergne

Sur les bas-côtés de l’église, de part et d’autre de la nef centrale, deux vitraux en vis-à-vis ont été réalisés par les ateliers Lavergne, en 1909. Ils relatent deux épisodes de la vie de Michel Le Nobletz : son arrivée à Ploaré, le 22 mai 1617, et son départ pour Le Conquet, par la mer, en 1640.

Départ par la mer de Michel le Nobletz pour le Conquet © Ateliers Lavergne

Ce deuxième vitrail est intéressant par son réalisme : il a été créé à partir d’une photo prise aux environ de 1900. Le bateau a réellement existé : le Dz 429, construit à Douarnenez en 1898, baptisé « Saint-Joseph ». Il appartenait au patron pêcheur Louis Bossennec, que l’on aperçoit à la barre.

Art-déco

Verrière de style art-déco © Ernest-Victor Laumonier

Suivent deux verrières de style art-déco, elles aussi en vis-à-vis et absolument identiques. Elles sont l’œuvre d’Ernest-Victor Laumonier, maître-verrier à Vannes, en 1889. Elles n’ont curieusement rien de religieux et se prêteraient plutôt à un décor de château : oiseaux, papillons, fleurs, fruits, végétaux… peut-être est-ce là une évocation du paradis ?

La vie de la Vierge Marie en 4 épisodes

Vitrail est dédié à la Vierge Marie © Ateliers d’Antoine Lusson à Paris

Dans le transept (cette partie perpendiculaire à la nef, qui la sépare du chœur), un vitrail est dédié à la Vierge Marie dans le bras gauche et un autre représente les évangélistes dans le bras sud.

Ils ont été réalisés en 1864 par les ateliers d’Antoine Lusson à Paris. Le premier décrit quatre épisodes de la vie de la Vierge Marie : l’annonciation par l’archange Gabriel de sa maternité (en bas à gauche), la visitation à Elisabeth, sa cousine et mère de Jean-Baptiste (en bas à droite), l’adoration des Mages (en haut à gauche), son couronnement au ciel, suite à son assomption, par le Christ (en haut à droite).

Les couleurs de cette baie sont extrêmement lumineuses, même en étant exposée au nord.

Évangélistes et tétramorphe

Les évangélistes © Ateliers d’Antoine Lusson à Paris

La grande verrière des évangélistes au sud du transept les représente sur deux niveaux. Sur la partie haute, nous les découvrons en pied, avec de gauche à droite : Mathieu, identifiable à la pique dont il fut transpercé, selon une tradition ; Marc, sans signe distinctif ; Luc, reconnaissable au tableau de la Vierge (la tradition en fait le peintre de Marie) ; Jean, imberbe.

La partie basse de la baie évoque leurs symboles (le tétramorphe) : l’être humain pour Matthieu, transpercé d’une épée ; le lion pour Marc, en train de prêcher ; le bœuf pour Luc en train d’écrire (ou de peindre) ; l’aigle pour Jean, au pied de la croix avec Marie.

Les vitraux du chœur de facture récente

La Passion du Christ © Auguste Labouret

Cinq verrières ornent le chœur. Elle sont l’œuvre d’Auguste Labouret et remplacent, en 1954, celles détruites par le départ de troupes allemandes le 7 août 1944. Dans les chapelles latérales, les vitraux évoquent l’Assomption de la Vierge Marie (fêtée le 15 août) au nord et son Couronnement au sud. Dans l’abside, les trois vitraux évoquent la Passion du Christ.