vue du ciel

Ancien hôpital : le projet d’aménagement se profile

Parmi les trois finalistes, le comité de pilotage a retenu le projet Racines, un projet breton ambitieux portant sur le logement accessible au plus grand nombre et l'aménagement durable de ce site.

Préambule

Idéalement situé à proximité des services et des commerces en centre-ville, le site de l’ancien hôpital présente de nombreux autres atouts.

C’est un « balcon sur la baie » – parce qu’on y voit les bateaux de pêche entrer et sortir du port – et un « site hospitalier » qui conserve la mémoire de nombreux Douarnenistes. Espace urbanisé, à la lisière des Plomarc’h, son emplacement unique pourrait être qualifié « d’entre deux ». Pourtant, l’image de cette friche urbaine est actuellement plutôt dégradée.

En réponse aux préoccupations des Douarnenistes, celle-ci sera bientôt reconvertie en logements dans le cadre d’une opération d’urbanisme qui se veut exemplaire dans le respect de l’histoire de la Ville, de son patrimoine et de l’environnement qui le borde, mais aussi adaptée aux besoins futurs.

Un site qui a évolué dans le temps à la faveur d’un accueil hospitalier

La rue Monte au ciel doit son nom à l’école des Saints-Anges et des religieuses du Saint-Esprit qui sont à l’origine de nombreuses processions et rituels religieux intégrés à la vie locale aux 19e et 20e siècles. Cette « artère » du centre-ville dessert l’ancien cloître situé sur un promontoire en surplomb du port et des Plomarc’h. Ce lieu a accueilli en 1914 l’hôpital Saint-Antoine tenu par Marie Renot, une Douarneniste surnommée l’ange de la charité. On y dénombrait alors deux maisons d’habitation avec hangars, des bâtiments pour l’accueil des indigents, des vergers et des animaux de ferme.

Dans les années 1930, des bâtiments plus imposants sont érigés selon les plans de l’architecte Louis Mony, pour accueillir un monastère et un hôtel-Dieu avec, d’un côté, une maternité et de l’autre, un hospice.

Ce site a longtemps rythmé la vie des Douarnenistes entre naissance, hospitalité et soins. Au début des années 1980, l’hôpital, l’hospice et la maternité de Douarnenez ont quitté leur emplacement historique, le long de la rue Monte au ciel, pour un nouveau centre hospitalier en périphérie de la ville. Les anciens bâtiments ont été progressivement désaffectés, de sorte que ce patrimoine immobilier – qui appartient toujours à l’hôpital – est en friche.

Seul le bâtiment Ty Plomarc’h abrite encore au rez-de-chaussée, les archives du centre hospitalier et un local technique pour les ambulances.

De 1914 à 1979 : création d’un quartier de Douarnenez sous l’impulsion de Sophie Renot

De l’ancien clos hospitalier au quartier de centre-ville : évolution urbaine su secteur dit de l’ancien hôpital.

1900-1920

  • Site occupé par un corps de ferme (1) et des parcelles maraîchères (2).
  • Installation de l’hôpital Saint Antoine sur site en 1914.

Pas de lien direct avec le centre-ville.

1920-1960

Ouverture du site hospitalier sur la ville

  • Création d’une voirie qui permet de circuler autour du clos (1).
  • Inauguration de l’Hôtel-Dieu et arrivée des Augustines (1935).
  • Lotissement de la partie Sud de l’ilot (2)
  • Extension sur le bâtiment de l’hôpital (3)

1970-1990

Passer ses « vieux jours » au bord des Plomarc’h et de la baie

  • 1972 : Construction de la maison de retraite Ty Plomarc’h (1)
  • 1975 : Foyer Louis Tyrrien (2)
  • Nouvelle extension du bâtiment de l’Hôpital

1990-2023

État transitoire entre transformation et abandon

  • Bâtiment Ty Plomarc’h partiellement désaffecté (1),
  • bâtiment Tymen abandonné (2),
  • Maternité (3), hôpital et hospice (4) désaffectés puis à l’abandon,
  • Résidence service (années 2010) (5) Maison de retraite (années 2000) (6)

La genèse du projet

En 2012, une première étude urbaine en vue de requalifier le site dans son ensemble a été menée, sans qu’aucun projet n’ait vu le jour faute d’accord financier entre le centre hospitalier de Douarnenez et la Ville de Douarnenez pour l’acquisition des terrains.

La reconversion du site s’est alors faite dans un premier temps sans réflexion globale, avec divers permis de construire permettant au centre hospitalier de construire un nouvel EHPAD plus confortable (Les jardins du Clos) et d’accueillir une résidence senior et un cabinet de professions libérales pour répondre au besoin de la population.

La reconversion au coup par coup de ce site majeur du centre-ville a très vite atteint ses limites, à l’exemple de la vente de l’ancienne maison du directeur de l’hôpital qui s’est faite au détriment du passage piéton existant au débouché de la rue du Carrefour. Pour pallier cela, une Orientation d’Aménagement et de Programmation (OAP) a été inscrite sur le Plan Local d’Urbanisme de la Ville de Douarnenez. En parallèle, les friches restantes ont été fragilisées par des intrusions répétées dans les bâtiments et des départs d’incendies. Il y a donc urgence à réhabiliter l’ensemble.

Dans un contexte d’attractivité en partie lié à la pandémie de la Covid 19, les villes littorales comme Douarnenez attirent de nouvelles populations, ce qui était moins le cas il y a 10 ans.

La prise en compte de l’environnement, de la santé et de la qualité de vie comptant de plus en plus dans l’établissement de son lieu de résidence. Pour redonner vie à ce quartier tout en répondant aux préoccupations et aux besoins de logements des Douarnenistes, l’actuelle municipalité a décidé d’entrer en action avec de solides partenariats : l’État, la Banque des Territoires, la Région Bretagne, l’EPF de Bretagne et Douarnenez Communauté, dans le cadre du dispositif Petites Villes de Demain dont elle est lauréate à 2020.

Le secteur de l’ancien hôpital, un site à haute valeur ajoutée

En 2022, la question de la valeur du site au regard de ses potentialités s’est vite posée. Quelle valeur donner à une friche dont les bâtis sont en partie amiantés ? Quelle valeur attribuer à ces terrains ayant une vue imprenable sur le Rosmeur et sur le vallon des Plomarc’h ? Quelle valeur donne-t-on aux souvenirs des anciens et à la mémoire collective de ces lieux symboliques ? Quelle valeur donne-t-on à la qualité environnementale des parcelles non construites ? Quel engagement prendre pour l’avenir ?

Les élus ont engagé une étude pré-opérationnelle pour obtenir des réponses et plus de visibilité concernant les hypothèses d’aménagement et des prix de sortie adaptés au contexte local. Cette démarche a permis de :

  • Collecter les craintes et les souhaits des habitants dans ce secteur du centre-ville, avec, notamment, un stand habitant organisé le 26 mars 2022 aux Halles ;
  • Ouvrir le dialogue avec le centre hospitalier au sujet de l’acquisition des parcelles restantes à requalifier ;
  • Travailler quatre scenarios opérationnels et éprouver leur faisabilité ;
  • Dégager de nouveaux critères à intégrer à l’Orientation d’Aménagement et de Programmation en vue d’intégrer règlementairement la qualité environnementale et paysagère du site dans laquelle l’opération doit s’inscrire.
© Stéphane Guevel / Ville de Douarnenez

Un appel à promoteurs pour faire émerger un projet et trouver un nouveau partenaire

Un appel à projets a été lancé en mars 2023. Onze groupements se sont portés candidats. Conformément au règlement de la consultation, trois d’entre eux ont été sélectionnés pour présenter un projet abouti en phase offre.

Le défi entre équipes a conduit les candidats à proposer des projets adaptés au contexte douarneniste. Réuni le 30 novembre, le jury a toutefois retenu un projet qui répond en tout point aux attentes de la Ville de Douarnenez et de ses partenaires. Un projet breton ambitieux portant sur le logement accessible au plus grand nombre et dont l’aménagement durable valorisera ce site cher aux Douarnenistes.

La Ville de Douarnenez, épaulée par Douarnenez Communauté, l’Etat, l’EPF et la Région Bretagne va pouvoir acquérir l’ensemble de l’assiette foncière auprès du centre hospitalier de Douarnenez et confier la réhabilitation de cette friche à un groupement d’aménageur promoteur.

La ville n’a jamais été aussi proche de réussir la reconversion de ce quartier indispensable à l’équilibre du territoire et au maillage inter quartier.

Le projet retenu et les nouveaux partenaires de la Ville

Une équipe

Le projet Racines tend à s’inscrire dans le tissu existant de la rue Monte au ciel en centre-ville de Douarnenez. Pour mener ce projet responsable et ambitieux en matière de qualité paysagère, architecturale et d’innovation environnementale, les équipes SECIB immobilier, en co-promotion avec les équipes SEMBREIZH et SEEMO sont accompagnées des cabinets Andma Architectes et Eland, paysagistes urbanistes.

Démolir pour mieux co-construire

Ce groupe intervient à la fois sur la conception, la construction et la commercialisation des projets. Les appartements conçus répondent à trois ambitions : la qualité de vie, l’insertion sur le territoire et la pérennité des ouvrages, offrant aux résidents un confort de vie et une fierté d’y habiter.

Le site de l’ancien hôpital verra prochainement naître un projet de construction de 190 nouveaux logements. L’idée première étant de les construire avec des matériaux plus durables, recyclables et d’offrir des usages et des logements en cohérence avec leur époque sur les aspects énergétiques, environnementaux et sociaux, tout en valorisant les matériaux réutilisables issus de la déconstruction.

Cette action invite également à la reconquête d’un paysage culturel douarneniste, à une architecture vernaculaire, parfaitement intégrée, en appui de la façade conservée de l’ancienne maternité et de l’habitat traditionnel du centre-ville.

Un nouveau quartier pensé pour le bien-être des habitants et tourné vers des espaces extérieurs communs qualitatifs (jardins et placette, belvédère, voie cyclable et cheminements piétons) ; un clin d’œil à l’histoire du site serait d’y voir l’implantation d’une crèche en rez-de-chaussée de l’ancienne maternité.

Un projet qui répond aux ambitions du territoire

Une mixité sociale adaptée au contexte douarneniste, sans distinction :

  • 26% de logements locatifs sociaux (PLUS et PLAI) en partenariat avec Douarnenez Habitat ;
  • 28% de logements en accession sociale (BRS) porté par l’OFS du Groupe CIB ;
  • 14% de logements en habitat participatif ;
  • 32% de logements en accession libre, une crèche et un local associatif.

Des aménagements extérieurs accessibles au plus grand nombre et qui laissent la part belle aux mobilités douces et à la biodiversité en lien avec les Plomarc’h.
Une opération d’urbanisme conduite dans le respect des paysages culturels maritimes chers aux Douarnenistes (maintien des vues depuis l’espace public sur le port et le vallon des Plomarc’h) et compatible avec les objectifs de la ZAN (Zéro Artificialisation Nette) en densification douce.

Plan du projet : © ANDMA / Illustration : © Nicolas Bascop

Calendrier

  • Décembre 2023 : Désignation du lauréat
  • 4ème trimestre 2024 : Dépôt du permis d’aménager
  • 2025 : Travaux de déconstruction
  • 1er trimestre 2026 : Démarrage des travaux d’aménagement
  • 2028 : Livraison des premiers logements
  • 2030 : Achèvement

Actualité publiée le jeudi 21 décembre 2023